L’une des problématiques récurrentes pour les travailleurs désirant de mener à bien un projet professionnel est l’obtention des ressources financières nécessaires. Les fonds propres de l’entrepreneur ainsi que les recettes enregistrées s’agissant d’une entreprise sont souvent insuffisants pour faire face aux perspectives de croissance. Il est en effet un peu complexe aujourd’hui d’envisager le développement d’une société sans recourir à des solutions de financement extérieur. Heureusement qu’il existe des mécanismes de financement qui viennent soutenir les professionnels.

Le financement des pros : Pour qui ?

Le financement des pros ou crédit professionnel comme son nom l’indique est avant tout exclusivement destiné aux professionnels qui exercent dans une activité libérale. Ces derniers sont notamment les médecins, experts-comptables, avocats, agriculteurs ou encore commerçants et artisans. Peuvent également faire partie de cette catégorie, les très petites entreprises (TPE), les associations et autres.

Le financement pour professionnels s’adresse également aux startups porteuses de projets, avec des idées innovantes et à fort potentiel de croissance. Les PME, PMI ainsi que les TPE en quête de financement pour étendre leur activité, sont également concernées par ce financement. Ils ont la possibilité de solliciter ce dernier pour développer de nouveaux produits ou pour racheter une autre société. Toutefois, le statut juridique de l’entreprise, la faisabilité et la viabilité du projet sont des critères qui conditionnent l’accès à ce type de financement.

Le financement des pros : Pour quoi ?

À l’instar des prêts pour particuliers, ce système de financement correspond à des besoins spécifiques. En effet, le financement professionnel permet notamment de financer :

Les besoins en équipement concernent tous les besoins en matériels sans lesquels le travailleur ne peut exercer son métier dans des conditions optimales. En ce qui concerne les besoins immobiliers, il est question des besoins en local. Il peut s’agir par exemple d’un cabinet du médecin ou de l’entrepôt d’une PM. Quant aux besoins en trésorerie, ils correspondent aux fonds de roulement ou aux fonds pour acquérir de parts sociales, etc. Le financement pour pro est également destiné à la reprise d’un fonds de commerce ou à la création d’entreprise.

Les solutions différentes solutions de financement pro

Que ce soit pour étendre vos activités ou pour démarrer de nouveaux projets, toute entreprise a besoin de fonds. Dès lors, elle a le choix entre plusieurs solutions de financement pour les professionnels et les sociétés.

L’apport personnel

L’apport personnel du professionnel ou de l’entrepreneur constitue bien évidemment la première source de financement. En tant que porteur du projet, vous devrez apporter ne serait-ce un minimum de fonds pour le démarrage de votre activité. Ce fond de départ se révèle d’ailleurs comme une obligation puisqu’il témoigne de votre engagement et votre volonté. Il reflète également votre volonté et les efforts que vous êtes disposés à consentir pour mener à bien votre projet.

En principe, ce fonds doit représenter entre 20 % et 30 % de vos besoins en financement. Il servira à faire face convenablement aux premières dépenses de la société. En outre, l’apport personnel constitue également un important levier pour décrocher d’autres financements. Cela constitue un argument de poids pour inciter les établissements de crédit et des potentiels investisseurs à vous accompagner dans le développement de votre projet.

Le capital-risque

Dans le but d’augmenter les fonds propres de votre société, il est aussi possible d’avoir recours au capital-risque. Il s’agit en effet d’un investissement au capital au profit d’une firme dont le futur est prometteur. Cette source de financement est donc adressée particulièrement aux entreprises en phase de démarrage. Elle s’adresse également aux structures non cotées afin de leur permettre d’obtenir des fonds au cas où elles auraient du mal à bénéficier d’un prêt bancaire. Cela peut être à un stade crucial de leur développement.

Le capital-risque concerne aussi les jeunes structures dont le potentiel de croissance est très élevé. Les investisseurs ou des professionnels peuvent alors souscrire à des actions à dividendes prioritaires ou à des actions ordinaires. Ils peuvent également opter pour des actions ABSA (Assorties de Bons de Souscription d’Actions). Ces derniers peuvent également mettre à la disposition de l’entreprise leur expertise et leur réseau de partenaires. Voici quelques capitaux risques que vous puissiez contracter si vous avez besoin de financements importants :

  • les fonds communs de placement à risque (FCPR)
  • la société capital-risque (SCR)
  • les fonds d’investissement de proximité (FIP)
  • les fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI).

Cependant, il faut noter que le capital-risque est temporaire. Il se limite moyennement entre 3 et 7 à 8 ans au capital de l’entreprise. La raison est toute simple. L’objectif de l’investisseur est de générer des plus-values dans un temps relativement court possible. Il peut sortir du capital si la société arrive à une certaine maturité ou réalise un meilleur seuil de rentabilité.

Le Love Money

Même s’il n’a rien de révolutionnaire, ce concept est aujourd’hui de plus en plus prisé par les entreprises et les professionnels pour concrétiser leur projet. En effet, il s’agit de mettre à contribution vos proches. On peut citer les parents, grands-parents, marraine, parrain, des amis proches ou des frères et sœurs pour financer son entreprise. Toutefois, n’oubliez pas que l’association relations personnelles/argent est parfois délicate. Il est donc important que vous clarifiez clairement les choses dès le départ du financement.

L’entrepreneur ou le porteur de projet se doit en effet de dévoiler le détail de son projet, ses motivations et ambitions. C’est uniquement à cette condition qu’il peut se permettre d’embarquer ses proches dans son aventure personnelle. Cette source de financement est également très intéressante du point de vue fiscal. Les personnes qui contribuent au financement peuvent bénéficier des avantages fiscaux grâce notamment aux lois Madelin et TEPA. Ces lois prévoient une réduction fiscale de 18 % sur l’IR et 50 % sur l’ISF sous un certain nombre de conditions.

Business Angels

Les business angels sont pour la plupart des entrepreneurs qui ont réussi et qui peuvent changer à elles seules le destin d’un porteur de projet. En effet, lorsqu’un business angel, flaire un bon filon avec une idée innovante, il peut y investir son propre argent, et pas uniquement. Il peut également selon son profil, apporter son expertise, ses connaissances ou encore partager tout simplement son carnet d’adresses. Les premières à bénéficier du financement des business angels sont principalement des startups.

Ces investisseurs sont en effet attirés par des jeunes entreprises innovantes et à fort potentiel de croissance. Ils sont généralement rassemblés dans des communautés. La communauté Angel Investment Network regroupe à elle seule plus de 123 000 business angels. Ces derniers sont sans doute prêts à accompagner les entreprises pépites et des projets très innovants. Toutefois, pour espérer déclencher le coup de cœur d’un business angel, votre projet doit être naturellement bien ficelé.

Prêt d’honneur et les subventions

Une première chose à clarifier à ce sujet concerne le prêt d’honneur. Il est généralement accordé à un porteur de projet ou à un professionnel mais pas à une entreprise. Son avantage majeur réside dans le fait que le porteur de projet n’a aucune caution personnelle ni de garanties à présenter. C’est son honneur qu’il met littéralement en jeu. Il faut donc voir le prêt d’honneur tel un bonus sur l’apport personnel d’un point de vue financement d’une entreprise ou d’une startup.

Il permet notamment de faire face aux investissements de départ ou de financer un besoin en fonds de roulement. D’une manière générale, il s’agit des prêts à taux 0 pour des financements allant de 2 000 euros à 50 euros. Autre atout important du prêt d’honneur est que l’entrepreneur peut différer sous certaines conditions le début de remboursement du crédit. Contrairement à un prêt d’honneur qui en principe doit être remboursé, les subventions constituent des cadeaux de l’Etat ou des organismes de financement. Nous pouvons citer notamment :

  • les subventions de BPI France
  • les aides de l’AGEFIPH à l’endroit des personnes en situation de handicap
  • les subventions de l’ACCRE pour les demandeurs d’emploi, etc.

Les autres solutions de financement

Il existe plusieurs autres solutions de financement pro :

Le financement des pros : Les garanties

Que ce soit pour démarrer un projet ou pour financer l’extension de vos activités, vous devez, pour la plupart du temps, proposer des garanties. Ces dernières peuvent s’adresser à vos investisseurs ou à la banque en cas d’un prêt. En effet, différents mécanismes de garanties s’offrent à vous afin de décrocher un financement pour votre projet.

Le nantissement

Le nantissement est une situation juridique qui permet à un propriétaire d’affecter un bien comme droit de gage sans bien perdre la possession. Il s’agit notamment des biens immobiliers, des fonds de commerce, un contrat d’assurance vie, le solde d’un compte bancaire, etc. Pour que cet acte soit valide, vous devez le faire rédiger sous seing privé ou sous la forme d’un document authentique.

Il doit contenir la description dans les moindres détails des biens nantis. Pour finir, il est indispensable de l’inscrire au greffe du tribunal de commerce. Cela doit se fait dans un délai de 15 jours à compter de la date de sa constitution. À noter que le créancier devra également suivre une procédure spéciale avant de se prévaloir du nantissement.

Le cautionnement

Les banques et quelques fois certains investisseurs demandent de porter une caution afin de pouvoir décrocher le financement. Même si cette garantie est la plus demandée, il faut noter qu’elle est la plus risquée. Vous devez faire donc l’effort de l’éviter ou en cas de force majeure, minimiser les efforts. Vous pouvez tenter par exemple d’obtenir un cautionnement mutuel. Il s’agit d’un cautionnement octroyé par un concours de fonds de garantie ou par un établissement spécialisé. Ainsi, c’est l’organisme de cautionnement qui paiera à votre place en cas de non-remboursement.

Toutefois, contrairement à un cautionnement personnel qui ne coûte pratiquement rien, le cautionnement mutuel peut entraîner des frais. Il convient également de rappeler que le cautionnement se transmet par succession peu importe son type. Cela signifie que si vous vous portez caution de dettes pour votre entreprise, vos successeurs devront assumer après votre décès cet engagement.

L’assurance-crédit

L’assurance-crédit est une couverture qui protège l’entrepreneur contre les risques d’impayés. Elle est proposée par la plupart des compagnies d’assurances aux structures qui effectuent de grosses transactions commerciales. Elle permet donc à l’entreprise, en cas de défaillance de paiement, de percevoir une indemnité compensatrice. Cette somme servira notamment à couvrir partiellement les impayés. Les modalités d’exécution de ce type de garantie diffèrent d’une compagnie à une autre ou encore d’un pays à un autre.

Autre avantage de l’assurance-crédit, c’est qu’elle permet à l’entreprise d’atteindre ses objectifs de prévisions de vente. Cela aide la société à réussir un bon équilibre de sa situation financière et à assurer une gestion optimale de ses risques de crédits.

L’hypothèque

Même si le recours à l’hypothèque comme garantie est peu privilégié pour les financements professionnels, il présente quelques avantages. Il permet notamment à la banque ou à l’investisseur d’être payé sur la valeur des biens. Pour l’entrepreneur, cette garantie présente l’inconvénient d’engendrer des frais importants. En effet, lors de la constitution de l’hypothèque, les frais de notaire, les droits d’enregistrement au conservateur sont entièrement à votre charge. Aussi, les frais de mainlevée après le paiement des impayés sont de votre responsabilité.

Il existe également plusieurs autres garanties pour les financements pour pros. Vous avez par exemple le privilège de prêteur de deniers (PPD). Il permet à la banque ou aux investisseurs d’être privilégié en cas de défaillance de paiement de l’entreprise ou en cas de faillite.

Comment monter efficacement son dossier de financement ?

Quelle que soit la solution de financement que vous allez privilégier, il est indispensable de monter un dossier cohérent et solide. L’objectif sera bien évidemment de convaincre vos potentiels investisseurs ou des organismes financiers du sérieux de votre projet. Vous devez également les rassurer de sa viabilité.

Ce dossier doit surtout mettre l’accent sur vos compétences et vos capacités pour mener à bien le projet. Il est donc indispensable de consacrer le temps nécessaire pour la construction de votre projet. Vous devez veiller aussi bien à la forme du document qu’au contenu (chiffres, diagrammes, tableaux, illustrations…). De même, veuillez à ni surévaluer ni sous-estimer les besoins de votre projet.

Vous devrez également démontrer à travers votre dossier de financement que vous accordez d’importance autant au projet lui-même qu’à sa gestion. Il doit comporter le business model, le business plan et enfin un document qui détaille le prévisionnel d’activités.

Le business model

Encore appelé modèle économique, ce document est l’élément crucial de votre projet d’entreprenariat. De ce fait, il doit être très cohérent puisqu’il doit témoigner du sérieux de votre projet. C’est le justificatif du potentiel de votre projet tant sur le plan de l’innovation que la rentabilité. Votre business model doit nécessairement comporter les éléments clés suivants :

  • le secteur d’activité et les caractéristiques des produits ou services proposés
  • le marché cible et la clientèle visée
  • l’état des entreprises concurrentes et votre stratégie opérationnelle
  • la stratégie de communication et les modes de distribution
  • l’organisation interne de l’entreprise.

L’objectif donc du business model est de persuader les potentiels investisseurs de la capacité de l’entrepreneur à réussir le projet.

Le business plan

Après la rédaction du business model, il convient maintenant de passer à celle du business plan encore appelé plan d’affaires. Ce document est en quelque sorte la pierre angulaire de votre demande de financement. Il doit présenter une vision plus globale et plus complète du projet. C’est pourquoi il doit être rédigé avec un plus grand soin. D’une manière générale, le plan d’affaires doit comprendre les parties ci-après :

  • une présentation de l’entreprise ou du futur entrepreneur ainsi que d’éventuels partenaires. (Vous devrez mettre l’accent sur votre identité, votre parcours, vos formations ainsi que sur vos compétences et divers rôles ou postes assumées)
  • un résumé opérationnel du projet
  • le business model du projet
  • les études de marché et de faisabilité effectuées
  • le plan de financement et le prévisionnel financier
  • le cadre légal du projet (le statut juridique, les membres de la direction et les éventuels actionnaires)
  • la stratégie de communication ainsi que la stratégie commerciale.

En ce qui concerne l’analyse financière, il est plus conseillé de partir sur la base des hypothèses pessimistes. Il peut s’agit par exemple d’un retard de paiement encore des difficultés de paiement. En effet, l’une des erreurs couramment commises par les entrepreneurs consiste à tout peindre en rose pour espérer capter l’attention des investisseurs. Votre analyse financière doit être la plus proche possible des réalités du terrain.

Le prévisionnel d’activités

L’intérêt de préparer un document sur le prévisionnel d’activités est de prouver aux bailleurs de fonds que votre projet est rentable. À juste titre, il se doit d’être à la fois réaliste et crédible. Vous devrez également veiller à ce que la structure financière du projet soit la plus équilibrée possible. De même, vous devez prouver votre capacité de remboursement dans cette partie.

Les documents importants et obligatoires à produire

Pour monter un dossier de financement convaincant, il est indispensable d’inclure un certain nombre de documents. Outre le business plan, le business model et l’étude de marché, vous devrez produire :

  • les justificatifs de votre apport personnel (un acte d’apport, relevé de compte, etc.)
  • les documents justificatifs des garanties personnelles ou réelles
  • le document d’informations précontractuelles (DIP), les factures devis et pro forma, etc.

À ces documents, vous devez ajouter une copie de votre pièce d’identité, votre curriculum vitæ. Quelques fois, un justificatif de votre domicile datant de moins de 3 mois est exigé. Il est aussi important d’intégrer les éléments d’identification et juridiques de l’entreprise. Il s’agit notamment de l’adresse d’exploitation et d’implantation, la forme juridique, les statuts à jour ou encore l’extrait Kbis, etc. Enfin, il peut s’avérer judicieux de recourir à l’expertise d’un professionnel (courtier en prêt professionnel, expert-comptable, réseau associatif).

Pour conclure, le financement pour pros est une alternative pour financer ses propres projets professionnels. Obtenir ce soutien n’est toutefois pas une mince affaire. Il est indispensable de présenter un dossier de demande de financement solide qui répond aux exigences des organismes financiers et de vos potentiels investisseurs. N’hésitez pas à utiliser un simulateur de prêt professionnel en ligne. Cela vous permet d’avoir une idée claire des financements dont vous pouvez prétendre et les taux de remboursement possibles.